Overthinking: l’histoire sans fin de nos pensées

Et si j’avais... Le fait de se remettre intérieurement en question et de réfléchir sans cesse à ses propres décisions est signe d’overthinking, autrement dit de rumination mentale. Si nos pensées nous entraînent dans une spirale négative plutôt que vers une solution, il est temps de remettre notre schéma personnel en question.

T’est-il déjà arrivé de te surprendre à réfléchir à des situations que tu ne pouvais plus modifier, ce que tu essayais quand même de faire en pensées? «Si j’avais pris cette décision, tout serait différent aujourd’hui.» Ou bien as-tu réfléchi à des situations en te remettant toi-même en question? Que se serait-il passé si...? Avec des si et des mais... on met Paris en bouteille.

Ce ne sont ici que quelques exemples de pensées appartenant à la grande famille de l’«overthinking» – un phénomène également appelé rumination mentale. Réfléchir est un processus naturel qui survient automatiquement. En cas d’overthinking, le flux de pensées devient inarrêtable. Loin d’être utile, il prend des formes extrêmes, jusqu’à devenir pathologique.


Les pensées qui nous gâchent la vie

Les gestes, les expressions du visage, les déclarations et les actions font l’objet de mille et une interprétations et les pensées relatives aux personnes, aux situations, au passé et à l’avenir foisonnent à l’infini. Une fois prisonnier ou prisonnière de ces constructions mentales souvent négatives où les situations se conjuguent au conditionnel, on arrive au blocage. Il devient de plus en plus difficile de rester dans l’ici et le maintenant. La honte nous envahit, suivie de la culpabilité, et le cercle vicieux devient impossible à briser.

Les proches finissent également par remarquer ce comportement négatif, car la personne rabâche toujours la même chose. Comment me rendre compte que j’ai une tendance à l’overthinking? À des formulations au conditionnel telles que «Que serait-il arrivé si...» ou lorsqu’un «Pourquoi» se rapporte à une situation passée pour laquelle il n’existe pas de réponse. Ces pensées incessantes peuvent épuiser, perturber le sommeil et ternir les joies du quotidien.

Causes de l’overthinking

  • Faible estime de soi
  • Expériences négatives dans le passé
  •  Peur de l’avenir
  • Perfectionnisme
  • Besoin d’harmonie
  • Sensibilité extrême
  • Angoisses
  • Troubles psychiques
L’overthinking est un mécanisme de protection: envisager toutes les éventualités peut permettre d’atténuer ou d’éviter de potentielles angoisses. Lorena Glisenti, psychologue chez santé24, explique ce phénomène de la manière suivante: «L’overthinking est une tentative de notre cerveau de résoudre un problème qui se loge en fait dans notre corps.

C’est souvent un signe indiquant que notre système nerveux autonome est en mode alarme. Notre esprit essaie désespérément de créer un sentiment de sécurité et de contrôle. Cependant, le fait de penser davantage ne crée pas un calme véritable. Celui-ci est obtenu par une régulation somatique dans laquelle nous signalons au corps que nous sommes en sécurité dans l’ici et le maintenant.»

En cas de rumination persistante, le risque est grand de perdre le lien avec la réalité, de renforcer les émotions négatives et de ne plus avoir le contrôle, ce qui peut se traduire par du stress, un retrait social et un risque accru de dépressions ou de troubles anxieux. Il est donc important de reconnaître que la vie est un processus. Pour commencer, il est possible d’instaurer un dialogue intérieur. Et au lieu de se critiquer, de faire preuve de compassion envers soi-même et sa vie.


Apprendre à gérer l’overthinking

  • Faire preuve de compassion plutôt que se critiquer: passer de «Je suis stupide d’avoir fait cette erreur. Je ne fais jamais rien de bien» à «C’était une erreur et ça fait mal. Mais tout le monde fait des erreurs, ça fait partie de la vie. Je peux en tirer des leçons et agir différemment la prochaine fois».
  • Pleine conscience: elle aide à prendre physiquement conscience de ses sentiments plutôt que de les analyser au niveau cognitif. Il faut se demander par exemple «Qu’est-ce que je ressens dans mon corps, et où, est-ce que ma gorge/ma poitrine se serre?» et «C’est en ordre, même si la sensation est désagréable, ce sentiment va passer».
  • Acceptation: ces moments sont tout simplement ce qu’ils sont. Chaque sentiment désagréable n’appelle pas systématiquement une «solution».
  • Passer à l’action: en cas de culpabilité, une compensation positive aide beaucoup plus que de sempiternelles ruminations. L’overthinking est un manque d’action, c’est pourquoi il est important de se concentrer sur ce qui peut être fait maintenant plutôt que de se limiter à lancer des hypothèses.

 
Vous trouverez d’autres articles sur le thème de la culpabilité et de la honte dans notre dernière édition du magazine clientèle.

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