Session d’été: tarifs de laboratoire, tatouages et médecine complémentaire

Réuni à Berne pour les trois semaines de session d’été, le Parlement a débattu de thèmes très divers en lien avec les politiques de santé. Le Parlement avait rejeté le passage à des tarifs négociés, soutenu une motion visant à une meilleure prise en charge des coûts du tatouage d'une aréole après une chirurgie du cancer du sein et soulevé assurance de base question du remboursement des médecines complémentaires dans l’assurance de base.

Maintien des tarifs d’office pour les analyses de laboratoire

Quel est le coût d’une analyse de laboratoire? Et quelles sont les analyses prises en charge par l’assurance-maladie obligatoire? Actuellement, c’est l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) qui a compétence pour répondre à ces questions. En effet, les assureurs-maladie n’ont pas la possibilité de négocier ces tarifs avec les fournisseurs de prestations, contrairement, par exemple, au tarif médical.

Le Parlement a débattu de la possibilité de confier aux assureurs-maladie et au laboratoires la compétence de négociation des tarifs d’analyses. Les partisans de ce changement de système mettaient en avant un effet positif sur les coûts et la disponibilité plus rapide de méthodes d’analyse innovantes. Les opposants craignaient quant à eux un risque de blocage des négociations tarifaires et une charge de travail supplémentaire pour les cantons et les laboratoires. Le Parlement a rejeté le project. L’OFSP conserve donc la compétence tarifaire.
SWICA est en faveur d’un passage aux tarifs négociés, car cela pourrait avoir un effet positif sur les coûts. En comparaison internationale, les prix pratiqués en Suisse pour les analyses de laboratoire, mais aussi pour les moyens et appareils, sont plus élevés que la moyenne.

Union «profane» en faveur des femmes touchées par le cancer du sein

Les femmes qui subissent une mastectomie avec ablation de l’aréole pour traiter un cancer du sein peuvent, après reconstruction, se faire tatouer une aréole. Actuellement, l’assurance-maladie prend déjà en charge une partie des coûts de cette mesure. Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC, et Flavia Wasserfallen, conseillère nationale PSS, ont défendu conjointement une motion demandant une augmentation du temps d’intervention facturable pour cette prestation de tatouage. Le Parlement a adopté la motion.

SWICA s’engage pour des tarifs adaptés aux réalités et aux besoins. Cela implique pour les assureurs-maladie et les fournisseurs de prestations d’adapter régulièrement la structure et les contenus des tarifs. L’augmentation du temps facturable pour le tatouage des aréoles chez des femmes opérées d’un cancer du sein a déjà été intégrée dans TARDOC, le nouveau tarif pour les prestations médicales ambulatoires.

Médecine complémentaire optionnelle dans l’assurance de base

En principe, l’assurance de base prend en charge uniquement les prestations qui sont jugées efficaces, adéquates et économiques (critères EAE). Or, la médecine complémentaire ne répond pas à ces critères. En effet, il n’existe souvent aucune étude démontrant l’efficacité des mesures de médecine complémentaire.

Toutefois, comme le peuple suisse s’est prononcé, lors d’une votation populaire de 2009, en faveur du remboursement de certaines prestations de médecine complémentaire par l’assurance de base, c’est jusqu’à présent le principe de la confiance qui s’applique: l’efficacité n’a pas besoin d’être prouvée.

Insatisfait de cet état de fait, Philippe Nantermod, conseiller national PLR, a déposé une motion demandant un droit d’option dans l’assurance de base: les personnes assurées devraient pouvoir choisir une couverture avec ou sans médecine complémentaire. Le Conseil des États a rejeté la motion, et le statu quo prévaut.

SWICA préconise une révision régulière du catalogue de prestations de l’assurance de base au regard des critères EAE. Dans le même temps, elle entend respecter le résultat de la votation de 2009. L’introduction d’une prise en charge optionnelle équivaudrait à un changement de système, qui créerait des différences de conditions d’accès aux soins et serait en contradiction avec le principe de l’assurance obligatoire.
Retrouvez tous les objets et informations sur la session d’été sur le site web de l’assemblée fédérale.

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