Biosimilaires: un potentiel d’économie inexploité
Innovation thérapeutique
Les biomédicaments, ou médicaments biologiques, sont arrivés sur le marché au début des années 1980. Ils contiennent des cellules vivantes génétiquement modifiées. A l’inverse des médicaments conventionnels et simples du point de vue chimique, les biomédicaments renferment des molécules géantes, hautement complexes. Cette nouvelle génération de médicaments a révolutionné le traitement de nombreuses maladies et permis d’énormes progrès dans la thérapie de plusieurs cancers et maladies auto-immunes. Aujourd’hui, le champ d’application s’élargit aux maladies du métabolisme comme le diabète ou l’ostéoporose.
Pas tout à fait pareils
En raison de leur haut degré de complexité et de technicité, les biomédicaments sont chers à fabriquer. C’est pourquoi les biosimilaires, équivalents de médicaments biologiques de référence dont le brevet est tombé dans le domaine public, suscitent de grands espoirs. A l’instar des produits d’origine, ils sont fabriqués à partir de cellules vivantes. Des écarts minimes sont donc inévitables, un constat qui s’applique néanmoins aussi aux produits de référence. Le but n’est pas d’obtenir une copie conforme, mais un principe actif similaire, à l’efficacité comparable. Afin que les biosimilaires soient reconnus comme des options équivalentes malgré ces écarts, Swissmedic fixe des exigences élevées en matière de qualité, de sécurité et d’efficacité pour leur homologation.
Utilisation encore peu fréquente
Alors que les biosimilaires connaissent déjà un emploi éprouvé et économique dans de nombreux pays d’Europe, leur utilisation reste encore marginale en Suisse. Même si plusieurs biosimilaires ont déjà été admis et que leur coût est remboursé par l’assurance de base, ils ne représentent que 2,1 % des biomédicaments remboursables prescrits. Si tous les médicaments d’origine étaient remplacés par des biosimilaires, ils permettraient, selon les experts, une économie de l’ordre de plusieurs dizaines à centaines de millions de francs.
Néanmoins, le passage d’une thérapie bien adaptée à un médicament similaire mais plus avantageux ne doit pas s’effectuer à la légère. Les biomédicaments demandent une utilisation complexe: leur administration néces- site au départ un certain réglage et se prolonge souvent sur plusieurs années ou décennies. Par conséquent, le recours exclusif aux biosimilaires n’est pas réaliste dans un avenir proche. Plus probablement, les nouveaux patients se verront de plus en plus prescrire des biosimilaires dès le départ, ce qui permettra d’exploiter progressivement le potentiel d’économie.
Le potentiel d’économie des biosimilaires
Chiffre d’affaires biopharmaceutiques: 1800 millions de francs | |
Économies réalisées grâce aux biosimilaires (assurance de base) en 2020: 21,6 millions de francs | |
Potentiel d’économie en cas de remplacement total des médicaments biopharmaceutiques par des biosimilaires: 88,4 millions de francs | |
Nombre de biosimilaires homologués |
Source: Intergenerika, chiffres 2020